dimanche 4 avril 2010

Zone de guerre

Et je me retrouve dans cet endroit à nouveau. En guerre avec moi-même, en guerre avec mon corps, corps et esprit à l'apogée de leur conflit. Même mon esprit est en conflit, une série de disputes, des voix fragmentées qui rivalisent pour obtenir de l'attention, vociférant pour que je les écoute, pour que j'agisse sur elles. Logique contre sentiments, addiction contre valeurs, autocritique contre mon côté plus indulgent, compatissant.

Il est difficile de voir quoi que ce soit au-delà de moi, au-delà de ça, des images et scénarios qui rejouent devant mes yeux, difficile d'entendre les voix de mes amis quand les voix qui se battent dans ma tête les noient. Le monde fait du bruit autour de moi mais je suis perdue et désorientée, habitant le passé, et terrifiée par le futur.

La seule constante, c'est la peur.

Je tremble et mon coeur bat à toute vitesse et mes pensées vont à toute vitesse, se pourchassant les unes les autres en cercles, encore et encore, prenant de l'élan, devenant encore plus confuses. Les mots commencent à courir en même temps, je perds mes mots, je me sens comme je me sentais alors, et c'est terrifiant et c'est tout et c'est rien et c'est sombre et c'est emmêlé et c'est tordu.

Un noeud dans mon estomac.

Un resserrement dans ma gorge.

Un manque d'air étouffant.

Je ne peux pas penser. Pas parler. Pas bouger.

Terrifiant. Désespérance, noirceur, désespoir, souffrance, perte, impuissance.

Je ne peux pas me connecter. Seule toute seule, encore plus seule en compagnie.

Même quand c'est immobile, quand ça se calme, c'est toujours présent, rôdant au fond, une présence sinistre, menaçant de balayer une prise fragile sur la réalité.

Alors, existant à travers la souffrance, à travers la violence, prise dans le cycle, j'ai nommé cet endroit La Fosse. Je me disais, une fois que tu es là-dedans, tu n'en ressors pas, ma petite, jamais.

Puis j'avais revu mon opinion.

Mais maintenant... Je m'y reconnecte comme si je n'en étais jamais partie.

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